Afropéen
(M. Bonnet/M.
Bonnet)
A travers les rides tristes
de la ville
En quête d'une existence
futile
Mes pas rythmés par
mes pensées au vent
Me rendaient impassible
invisible
Aux aboiements des regards
hostiles.
Lorsque je fus attiré
par les clins d'oeil
Insistants d'un néon
trouble
Plus j'avançais, plus j'entendais
Les pulsations du dub qui
me disaient
"move, move, Double Mo,
move".
J'entrais dans la
danse, marquait la cadence
(Auprès d'une superbe
sister)
Lorsqu'une masse sombre
Le genre à qui ne
pas faire de l'ombre
Deux cerveaux et un muscle
Fit barrage entre elle et
moi
Il tenait une affiche sur
laquelle était inscrite
"Nuit blanche pour soirée
black"
Mais dans son regard d'ébène
Je pouvais lire mon altérité.
Pourtant, pourtant, pourtant
troublante est la chose
Au jeu des 7 familles, Mme
Le Noir est ma mère
Comme la sienne.
Mais son refus avait la
couleur de ma différence.
Il pleuvait des halos de
lumière
Aux pieds des multiples
réverbères
Qui gouttaient, bondissaient
sur les trottoirs
Aussi plats que les idées
du sombre cerbère
Devant tant de haine
qui se déchaîne
Je décidais de bouger
ma dégaine
Je repris donc ma quête
futile
A travers les rides de la
ville
Lorsque m'apparut au coin
d'une rue
Tout de blanc vêtu,
vêtu, vêtu...
"Big Ben le roi de la bombe"
Ses pas chaloupés
dansaient le tempo de la nuit.
A son invite
Je me retrouvais sur une
place face à une église
Devant un pub dont le nom
évoque un cuivre
Big Ben passe, Double Mo
reste
Car habillé de noir.
Pourtant, pourtant, pourtant
troublante est la chose
Au jeu des 7 familles, Mr
Le Blanc est mon père
Comme le sien.
Mais son refus avait la
couleur de ma différence
Afropéen
Qu'importe être noir
et blanc
Me disais-je en longeant
les devantures
Pensant à mon aventure
LES ARBRES QUI ONT DEUX RACINES
SONT SOUVENT LES PLUS FORTS
J'en étais donc là
dans mes pensées
Lorsqu'une voix habillée
de bleu
M'interpella dans la nuit
:
"Pièce d'identité
s'il vous plaît monsieur !"
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