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DOSSIER : Fabrice Luchini
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Fabrice Luchini
Fabrice Luchini, de son vrai nom Robert Luchini, naît le 1er Novembre 1951 à Paris dans une famille de commerçants immigrés italiens. Peu doué pour l’école, il la quitte rapidement, à l’âge de 13 ans pour devenir apprenti coiffeur dans un salon de l’Avenue Montaigne où il est affublé de son nouveau sobriquet, Fabrice, bien plus chic que son prénom. Il ne se contente pas de coiffer ses belles clientes, il les fait aussi beaucoup rire. Conscient de ses lacunes culturelles, il cultive un goût prononcé pour la littérature qui lui apprend quasiment tout sur son futur métier. Dans sa petite chambre, il accumule les livres d’auteurs, d’Hugo à Chateaubriand en passant par Céline, Proust et Balzac. Pour lui tous les classiques et les grands doivent être accessibles. L’influence de ces auteurs le guide dans son quotidien, amoureux bouillonnant de tout ce qui peut, intellectuellement, le transcender.
Il se passionne aussi de musique, et particulièrement de soul music, dans les discothèques où il officie comme animateur pour gagner un peu plus d’argent. C’est d’ailleurs sur le dance floor qu’il est repéré en 1968 par Philippe Labro, venu en repérage pour son prochain film. Intrigué par ce jeune homme atypique et avide d’apprendre, il lui confie le premier rôle de son film, « Tout peut arriver ». Exit la coiffure et les animations de troisième zone. Porté par sa soif d’apprendre, Luchini s’inscrit dans un cours d’art dramatique, et finit par rencontrer Eric Rohmer qui le fera tourner dans ses trois prochains opus, « le genou de Claire », « Perceval », « Les nuits de la Pleine Lune ». Les tournages s’enchaine ensuite, et sa personnalité se peaufine et se précise.
Acteur drôle, tragique, il sait tout jouer, animé par un immense besoin de se produire, de se mettre en scène, de jouer, d’inventer, d’apprendre, de se renouveler. Son phrasé devient de plus en plus recherché, ses complexes de lycéen mal dans sa peau sont partis aux oubliettes. De film en film et de lectures en lectures, il se construit. En 1990, son rôle dans « la Discrète » lui apporte enfin les faveurs du grand public, les films se succèdent alors, et ses rôles de composition sont très remarqués. Il joue avec les plus grands acteurs français, apportant une touche de fraicheur à chacune de ses prestations. Il obtient son premier césar en 1994, avec le film « Tout ça pour ça ! ».
Pendant toutes ces années il s’adonne aussi avec passion au théâtre car la scène est pour lui l’essence même du métier, il affirme qu’elle lui apporte ce qu’aucune école n’aurai jamais pu lui apporter. Elle le rapproche de son public qui vient de plus en plus nombreux écouter sa voix si particulière déclamer des vers et des textes prestigieux de Lafontaine, de Céline, auquel il voue une véritable passion, de Barthes et bien d’autres éminents penseurs et écrivains. Il a un peu l’impression de rendre à ses auteurs tout ce qu’ils lui ont appris pendant ces années où il devait puiser dans la lecture pour apaiser son envie de connaissance incroyable. Il peut absolument tout faire, le timide introverti des débuts et le flamboyant comédien à la verve impressionnante capable de se moquer de tout, de tous, et surtout de lui-même.
Il est un acteur et un comédien phénoménal, exalté par son métier qu’il considère plus comme un sacerdoce. Il occupe une place de choix, tonitruante, exceptionnelle, dans l’univers cinématographique français. Avec des dizaines de films et de pièces de théâtre à son actif, il joue toujours à guichet fermé et les murs tremblent de ses prestations et de sa personnalité excessive, passionné et juste. A chaque fois il semble possédé, inspiré, animé, vivant et partageant une éternelle expérience inédite, séduisant un auditoire vite conquis par son incroyable charisme. Un héros à lui tout seul, personnage de roman de sa propre et fabuleuse histoire.
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