Grace Kelly
Grace Kelly nait en 1929 en Pennsylvanie dans une famille d’immigrants irlandais aisée. Son père, John Kelly est un entrepreneur et un sportif olympique accompli, ayant rapporté quelques médailles, tandis que sa mère Margaret est championne de natation et mannequin reconnu. La famille représente le cliché type de la réussite, du rêve à l’Américaine. Grâce reçoit donc une parfaite éducation aux couvent des dames de l’Assomption de Philadelphie. Elle quitte le cocon familial en 1947, diplôme en poche, pour se rendre à New York et devenir comédienne, contre l’avis de ses parents. Pour subvenir à ses besoins, elle s’essaie à des petits boulots. Sa participation à des publicités notamment pour Coca Cola et Colgate lui permettront de s’inscrire aux cours d’art dramatiques afin de parfaire ses connaissances du répertoire et sa diction. En 1950, elle est engagée dans des séries télévisées et des petits films. Lors d'un tournage, elle est repérée par Gary Cooper qui la veut comme partenaire dans « Le train sifflera trois fois », le film qui la révélera au grand public.
En 1953, c’est la grande aventure, elle joue dans « Mogambo » donnant la réplique à Clark Gable et Ava Gardner. En peu de temps, elle fréquente les acteurs et les comédiens les plus courus d’Hollywood. Sa beauté, son charme, sa bonne éducation et sa discrétion lui valent de nombreuses sollicitations tant professionnelles que personnelles. Elle est nominée pour son rôle aux Oscars et Alfred Hitchcock s’empare du phénomène, lui faisant enchainer trois films, « Le crime était presque parfait », « Fenêtre sur cour », et « La main au collet ». Pour lui, elle incarne l’héroïne parfaite entre sensualité sous-jacente et froideur apparente. En 1955, invitée d'honneur du festival de Cannes pour représenter le film du maître, elle croise, lors d'une séance photos au palais, le prince Rainier de Monaco. Quelques mois plus tard, ils annonceront leurs fiançailles.
Grace va désormais connaître un destin hors du commun. La petite fiancée de l’Amérique abandonne le continent et le cinéma pour s'installer à Monaco. Elle débarque du paquebot le 12 avril 1956, accueillia par la salve d’honneur des canons de la principauté et une pluie d’œillets rouges. Le mariage est célébré le 19 Avril 1956 devant toutes les cours d’Europe, retransmis à la télévision... Grace endosse le rôle de sa vie, qui la fait connaître dans le monde entier. Elle prend à merveille ses nouvelles fonctions, son excellente éducation en font une princesse des plus appréciée tant sur le rocher que dans la politique internationale. Elle s’engage rapidement auprès de nombreuses causes, et donne trois enfants au Prince Rainier, Caroline, Albert et Stéphanie, élevés au Palais dans la plus pure tradition monégasque. Les époux se partagent les tâches et affichent leur amour aux cérémonies officielles. Femme moderne et admirée, Grâce redonne un souffle nouveau, jeune, classe, à l’image un peu poussiéreuse de la principauté, tandis que Rainier œuvre pour le changement et la modernité, transformant Monaco en centre financier international.
La princesse ne retourne guère aux Etats Unis excepté lors de voyages officiels. Son absence sera d’ailleurs très remarquée aux obsèques du Président Kennedy, la presse à scandale ne manquant pas d'y voir comme raison une ancienne liaison. Mais la rumeur est rapidement démentie dans une lettre ouverte de Grace aux journalistes.
Grace s’investit dans les causes humanitaires, devient présidente de la Croix Rouge et fonde en 1964 une œuvre internationale de bienfaisance à son nom. Malgré les tentatives de la profession, elle n’acceptera jamais de redevenir actrice l’espace d’un instant. Mais la tragédie rôde sur son destin exceptionnel. Sans doute victime d’un accident vasculaire cérébral, la princesse Grace se tue le 14 septembre 1982 au volant de sa voiture sur la corniche de Roc Angel où elle avait tournée "La Main au Collet" quelques années plus tôt. Elle est accompagnée de sa plus jeune fille, Stéphanie, qui est grièvement blessée. Grace est inhumée le 18 septembre dans la cathédrale de Monaco auprès des princes souverains après une cérémonie digne de son rang. Princesse en son royaume, laissant sa famille abasourdi de chagrin. Une femme de légende, à l’itinéraire hors norme, respectée et admirée, disparue bien trop tôt.
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