Mylene Farmer
Mylène Farmer, de son vrai nom Mylène Gautier, est naît le 12 septembre 1961, à Pierrefonds, au Québec où son père, français avait été muté. Elle n'y restera que quelques années puisque à l'aube de son adolescence, totue la famille entre en France. Enfant tourmentée, avide de grands espaces, malheureuse dans cet environnement bétonné, la Bretagne sauvage qu’elle rejoint à chaque vacance correspond à ses envies d’escapades et de liberté. L’année de son bac, c’est la révolte, elle ne termine pas son cursus et part s’installer seule à Paris pour apprendre le théâtre et intégrer le cours Florent, puis suit les cours de Daniel Mesguish, alors que tous pensaient la voir se diriger vers une carrière équestre. Pour subvenir à ses besoins elle enchaine les petits boulots, comme assistante dentaire notamment, pose pour des photographes, s’essaie au mannequinat, à la pub. Elle participe à des campagnes comme les ciseaux Fiskars, Ikéa, le Loto et la lessive Le Chat. Peu satisfaite de sa condition elle ne cesse d’alimenter sa soif de connaissance en lisant de nombreuses œuvres de la littérature fantastique qui la fascine, à l’image de celles d’Edgar Allan Poe mais aussi les poètes maudits, Baudelaire, Rimbaud.
Dans le microcosme de ce milieu elle fait une rencontre décisive, Laurent Boutonnat, qui deviendra son mentor et commence par lui faire passer une audition pour une chanson qu’il vient d’écrire avec Jérôme Dahan, « maman a tort » et pour laquelle ils cherchent une interprète. Le succès radio qui s’en suit la propulsera chanteuse, auprès d’un public à moitié conquis. Elle transforme son nom de famille en Farmer en hommage à l’actrice hollywoodienne Francès Farmer au destin tragique. En 1985 elle propose deux nouveaux titres « On est tous des imbéciles » et « Plus grandir ». Elle s’immisce doucement dans ce monde si particulier qu’est celui de la musique, des hits, et du top 50. Elle y sera brillamment classée en 1986 grâce à son nouveau single « Libertine » qui affirme le ton qu’elle souhaite donner à sa musique, son interprétation et ses textes. Il est extrait de « Cendres de Lune » un premier album qui signe son univers.
Pour ses clips et pour sa promo, elle a changé complètement de look devenant rousse, se serrant dans des corsages et des corsets tout en cultivant un style androgyne, elle oscille entre provocation et mystère. Le mythe est né qu’elle entretiendra au fil des ans par des clips sulfureux, des sons langoureux, des textes tendancieux ou l’érotisme est assez souvent présent. Un an plus tard un deuxième album est annoncé par la diffusion de « Sans contre façon » où elle évoque une double sexualité, le titre fait un tabac dans les milieux gay, elle sera promu icône pour le restant de sa carrière. Lorsque l’album est finalisé « Ainsi soit-je » il passe à longueur de journées sur les ondes, et Mylène Farmer reçoit pour lui le premier album de Diamant jamais décerné en France à une chanteuse.
Ses clips sont mis en image comme de véritables petits films et elle révolutionne la vision de la musique, avec des mélodies qui dépassent les codes, assez longues, créant un univers baroque, souvent filmé en noir et blanc, dans des scénarios qui interpellent les spectateurs, où sa personnalité et son physique étonne, séduit, entre beauté fatale, tragédienne asexuée et décors féériques. Héroïne encensé par le talent de réalisateur de Boutonnat qui a su la sortir de sa chrysalide. Elle remporte la victoire de la musique en 1988, et démarre une tournée qui se joue à guichet fermé à compter de 1989. Les places sont vendus en quelques heures, plus de 300.000 personnes y assisteront et une vidéo du concert en live l’immortalisera qui fera le tour du monde de ses fans.
Elle conjugue mystère, talent, charisme, douceur, fermeté, extrêmement féminine, elle n’en est pas moins une femme d’affaire avisé, qui sert gérer à merveille son image. Le tube « Désenchantée » sort en 1991, il sera vendu à plus de 800.000 exemplaires, les chiffres records qu’elle affiche à chaque fois intrigue et passionne la profession et les médias qui tentent de se l’arracher alors qu’elle a pour ligne de conduite de ne jamais donner d’interviews ni se produire dans quelque émission pour la promotion de ses albums.
Atypique elle l’est et se conforte de plus en plus dans son personnage, écrivant au fil du temps sa légende. Peu de faits transparaissent sur sa vie privée, l’essentiel des informations données au compte goutte sont concentrés sur sa musique. Elle collectionne les prix, les albums de platine, tourne ses clips avec les plus grands du moment bienheureux de pénétrer l’étrange monde de Mlle Farmer, Luc Besson s’y essaie avec succès. Elle parraine de jeunes artistes, comme Alizé, tout en continuant à se produire sur scène et à enchainer les succès. « Je te rends ton amour », « les Mots », « c’est une belle journée », « Pardonnes-moi » « Fuck them all » , « Redonnes moi », et bien d’autres tournent en boucle et sont connus du grand public. Chacune de ses apparitions est l’occasion de mouvements de foule incroyable. Elle joue à merveille sur les mots, sur l’amour et sur le désespoir. Une personnalité singulière qui a su, malgré la médiatisation, garder intacte sa part de mystère et son monde un peu enfantin, malmené par les adultes. Une interprète hors norme, une diva magnifique.
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