Largo Winch
INFORMATIONS SUR L'ACTEUR DE LEGENDE JAMES DEAN PARTENAIRE : ANNUAIRE BLUE
Certaines figures du cinéma ont occupé un espace gigantesque dans l'imaginaire collectif et sont devenues, à cause d'une mort prématurée, des monstres sacrés, les légendes d'une jeunesse éternelle. Ainsi en est-il de Marilyn Monroe, Jayne Mansfield, Patrick Deweare, Gérard Phillipe, Romy Schneider et tant d'autres encore. Mais parmi ce panthéon de stars exceptionnelles, disparues trop tôt, l'une d'elles s'est hissée au top des palmarès de la popularité en un rien de temps pour ne plus jamais les quitter : JAMES DEAN !

Trop jeune, trop beau, trop riche, trop fou, trop fougueux, trop intense… James Dean, marginal et farouche, aura conquis des générations d'admirateurs, aussi bien hommes que femmes. Ses performances cinématographiques et son charisme naturel ne pouvaient passer inaperçus. Mais sa fureur de vivre l'aura mener tout droit vers un destin tragique.

Le superbe et énigmatique James Dean avait tout pour lui. Sa jeunesse audacieuse, sa passion pour la vitesse et les voitures de course ont stoppé net ce brillant avenir qui l'attendait. Les milliers de cœurs brisés suite à sa mort auront contribué à faire de lui le personnage légendaire qu'il est aujourd'hui et que vous pourrez découvrir à travers ces articles.

Géant le petit James Dean ? Assurément !
Plus que sur quiconque à l'époque de son succès, l'on a tergiversé sur le phénomène James Dean. Sa vie trop brève, ses amitiés équivoques, son triomphe immédiat… Tous ces éléments ont alimenté les chroniques les plus délirantes, les ragots les plus étranges, les rumeurs les plus tordues. Le fait que James Dean ait entretenu des relations homosexuelles, notamment avec le scénariste William Bast, fut également un sujet très chaud pour l'époque. Cette révélation d'une orientation sexuelle différente, il était en fait bisexuel, allait donner lieu à de nombreuses spéculations extravagantes et sans fondement.

Né le 8 février 1931 à Marion dans l'état de l'Indiana, aux USA. James Dean a connu la gloire presque immédiatement après avoir débuté à Broadway dans une adaptation américaine de la pièce française L'Immoraliste d'André Gide. Repéré dès lors par le grand réalisateur Elia Kazan, James Dean passe des auditions pour incarner le personnage de Cal Trask dans le film : East of Eden (1955) et obtient le rôle sans difficulté. Le film de Kazan sort et James Dean est propulsé au sommet de la gloire : une étoile est née !

Les années 1950 sont alors le creuset d'une effervescence rebelle aux USA, les jeunes Américains, au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, cherchent à redéfinir leurs repères et veulent s'éclater. On assiste à l'essor du Rock'n'Roll et l'image de la beauté, de la frivolité, de la jeunesse dans toute sa splendeur devient le symbole même de la vie. James Dean, désormais riche, après de nombreux petits boulots pitoyables, roule désormais en Porsche 550 Spyder et veut vivre à fond !

Fou de courses automobiles depuis longtemps, le bel acteur n'a pu s'empêcher de se doter d'une puissante machine. Lui qui roulait déjà à une vitesse folle dans les rues de Los Angeles, s'amusant à semer les policiers à sa poursuite, la 550 Spyder allait lui permettre en plus de courir sur des circuits officiels.

Mais la chance ne l'aura pas suivi sur le chemin menant à Cholame, petit bled californien dans lequel devait se dérouler une course qu'il souhaitait à tout prix disputer. C'est sur cette route que Jimmy Dean entra en collision avec un autre véhicule et qu'il perdit la vie instantanément. C'était le 30 septembre 1955. L'annonce de la mort du jeune James Dean, à peine âgé de 24 ans, atterra tous ses fans. L'Amérique venait de perdre un symbole…

Lorsque James Dean perd la vie dans sa Porsche 550 Syper en 1955, on peut dire que la légende associée à son nom naît alors. Mourir si jeune, alors qu'un talent extraordinaire semble le promettre à un avenir exceptionnel… Mourir si jeune alors que le charisme et la beauté en font la star du moment… Voilà qui ne peut que le hisser au firmament des dieux du cinéma. Hollywood et ses vedettes révolutionnent alors la perception collective de l'héroïsme, les acteurs et actrices incarnent tous les rêves, tous les désirs, toutes les ambitions. Véhicule fondateur du rêve américain, le cinéma magnifie ses vedettes en les sacralisant sur grand écran. La plupart des fans de James Dean refusent sa mort et décident d'en faire l'archétype du mal-être adolescent. Dean influencera ensuite des générations entières de jeunes acteurs qui veulent lui ressembler. On parle encore aujourd'hui de Jimmy Dean. Une fascination singulière reste ancrée dans l'imaginaire des gens. Que serait-il devenu ? Le fait que ce jeune homme n'ait jamais pu devenir vieux, que les ravages de l'âge n'aient jamais pu l'humaniser en quelque sorte aux yeux d'un public toujours friand de belles histoires tragiques, place le phénomène James Dean dans une position de modèle. Il est si présent encore dans le cœur des gens que Luc Plamondon et Michel Berger ont monté un opéra rock en son hommage en 1990 : La Légende de Jimmy.

Adaptation libre d'un thème biblique traditionnel, magnifiant l'éternelle dualité entre le bien Abel et le mal Caïn, par le romancier américain John Steinbeck, East of Eden a été porté à l'écran par le cinéaste Elia Kazan en 1955. D'entrée de jeu, James Dean y est brillant dans son interprétation du rôle de Cal Trask, jeune homme blessé par l'absence de sa mère, en quête d'une reconnaissance paternelle qui reste vaine. Sur le plateau, l'ambiance était électrique entre les acteurs, notamment entre Dean et Raymond Massey qui incarnait son père. Peut-être le secret de la réussite du film tient-elle dans cette inimitié naturelle entre les deux hommes mais l'interprétation qui en a résulté fut à la hauteur de ce que l'on en attendait.

Nommé pour cette performance aux Oscars en 1956, James Dean incarnait son premier grand rôle dramatique au cinéma. Il a fait de Caleb Trask un personnage fort, un rebelle attendrissant, un être à la sensibilité fragile mais que l'instinct de survie pousse à déployer une force de caractère exceptionnelle.
Impressionné par le jeu subtil de James Dean, c'est avec ferveur qu'Elia Kazan recommanda le bel acteur à un autre grand bonze du moment en matière de réalisation : Nicholas Ray. Pour son film : Rebel Without à Cause (La Fureur de Vivre), Ray engagea James Dean pour incarner Jim Stark. un jeune adulte en mal d'identité. Film culte pour des générations d'adolescents ensuite, Rebel Without a Cause a marqué l'histoire du cinéma américain. La dérive d'une jeunesse mal dans ses godasses trouvait enfin un héros pour la représenter. James Dean, modèle idéal pour personnaliser cette détresse, pour sensibiliser l'opinion publique à ce dur passage à l'âge adulte, devint le héraut d'une crise intérieure désormais dévoilée.

Une sensibilité instinctive, des gestes calculés avec grâce, une dégaine toujours aussi craquante, un sourire à faire tourner toutes les têtes, voilà le James Dean de Rebel Without a Cause. Un gamin costaud, pas tout à fait homme, à la recherche de repères, qui tente de dépasser ses limites pour comprendre sa vie. De quoi faire fondre le cœur de tant de fans, communiant étroitement avec la souffrance du personnage. James Dean avait ce don pour le jeu d'acteur, ce singulier talent de transmettre aux spectateurs la profondeur de ses ressentis.
Dernier film de la star montante, Giant (1956) aurait pu laisser Jimmy Dean dans l'ombre car il y partageait la vedette avec des ténors du cinéma de l'époque : Rock Hudson et Élisabeth Taylor. Pourtant, et contre toute attente, c'est lui que l'on remarqua malgré l'aspect secondaire de son rôle. Alors qu'il incarnait un futur magnat du pétrole, James Dean trouva dans ce personnage une position d'adulte qu'il rendit à merveille. Crédible dans son jeu de rancher intelligent et ambitieux, il se frotta à un Rock Hudson déjà reconnu et considéré dans le Hollywood des années 1950. Mais James Dean, que l'on avait vu jusque là cantonné dans des rôles d'adolescents malheureux, campa un homme solide, animé d'une volonté de réussir qui vola la vedette à Hudson, au final.

Le seul fait de cette prouesse fut d'ailleurs un choc pour tout le cinéma américain. Que James Dean puisse passer des personnages immatures de ses précédents films à cette interprétation d'un homme mûr et plein de ressources, avec autant de brio, confirma toute l'importance de la perte de ce jeune acteur pour la communauté cinématographique américaine. Dean n'était pas qu'un beau gosse, il était aussi un acteur-né.