MOSCOU
Difficile de ne pas succomber aux charmes de la belle Moscou ! Ville de contrastes : bassin nourricier des tsars autant que du communisme, jadis ville de pauvreté aujourd'hui rayonnante de prestige. Moscou est comme les contrées sauvages qui l'entourent : imprévisible, bouillonnante de vie, parfois fragile, toujours fière !
Moscou est un vrai petit pays dans la Russie, répondant à ses propres règles, parées de ces propres atouts. Bien différente de sa rivale Saint-Pétersbourg, Moscou garde l'avantage d'être une ville aussi bien ancienne que moderne, qui offre aux touristes tout ce dont ils désirent.
À travers les couloirs du métro de la ville, vous ressentez la vie, autant que les stigmates d'un passé encore profondément enfoui dans les mémoires et le cour des habitants. Ici, l'ère communiste a laissé son lot d'appartements partagés ; autant de pensées amères que des espoirs plein les yeux. Mais qu'à cela ne tienne, par-delà cette sombre facette, Moscou la belle sait plaire. Si aisément d'ailleurs, qu'en se promenant dans les couloirs de stations ressemblant à des ouvres d'art géantes, comme la station Poltschad Revolutsii, ou Komsomolskaïa, on en oublie presque la précarité de certains Moscovites, et surtout, les brûlures du passé.
Le soleil se lève et se couche chaque jour devant le Kremlin, véritable petite ville dans la ville. Reflet merveilleusement coloré de la Russie des tsars, jouxtant la fameuse place rouge, le Kremlin regorge de trésors du passé. Dix-neuf tours pointent fièrement vers le ciel, comme pour lui dire que tant qu'elles seront debout, Moscou sera ! Le Grand Palais, le palais des armures. les 28 hectares de terrains. tous vibrent de la même passion russe. Aux couleurs typiquement flamboyantes du pays, on ressent ici et là une touche italienne. Rien d'étonnant quand on sait que Fieravanti, Ruffo ou encore Solario ont participé à la construction du lieu.
Sur la place rouge, à quelques pas du Kremlin, l'église de Basile le bienheureux se tient fièrement, prête à accueillir le regard ébloui des touristes, le regard aimant des Moscovites, qui prient aussi bien Dieu, qu'ils pleurent devant le mausolée de Lénine. Moscou est ainsi, fragile et poignante, sauvage et forte. Les habitants ressentent cette même vibration contradictoire, qui fait leur force. En témoigne le jardin d'Alexandre et la place du manège, où les couples viennent tendrement s'enlacer, après une folle journée de skateboard sur la place Rouge. Dans le centre, les vieilles boutiques crasseuses aux airs malfamés d'antan ont laissé place aux boutiques de luxe. Car Moscou tend à devenir un petit Paris. À Elisseïevski, le traiteur le plus branché en ville, les bourgeois et curieux viennent se régaler de caviar, champagne, saumon. Il est oublié le temps où la faim plutôt que les sourires crispait le corps des hommes.
Moscou rayonne dans le monde par ses monuments historiques magnifiques, et derrière cette culture historique ambiante, un autre bouillon prend forme. La ville a pris partie de fonder des musées de qualité, comme son célèbre Kolomenskoye, une ancienne demeure tsarine, désormais réaménagée en musée d'architecture en plein air. Étranges certains diront. Ingénieux penseront d'autres ! Moscou sait faire du neuf avec du vieux, et surtout glorifier ses atouts. Peut-on imaginer qu'une soixantaine d'années plus tôt, la ville croulait sous la poussière et les balles allemandes ?!
La réponse est définitivement non. Moderne et résolument tournée vers le tourisme, Moscou s'est fait une beauté qui a su sublimer ses vestiges autant que créer de nouveaux charmes. La rue de la Vieille Arbat, sous ses airs de ruelle de Montmartre, refuge des artistes du coin, vibre d'un esprit bohème, presque hors du temps, tout comme le marché aux puces d'Izmaïlovo, où des marchandises incongrues vous tendent les bras : vous désirez acquérir un vieil uniforme soviétique, un casque de cosmonaute peut-être, une veille icône religieuse ?. Vous pouvez tout y dénicher, de l'objet le plus banal au plus extraordinaire.
Après une journée de visites et de trouvailles, un détour s'impose au café Pouchkine, boulevard Tverskoï, qui propose une gastronomie de haut niveau, ou pourquoi pas au Tea Culture Club, où dans une ambiance rétro, des maîtres de cérémonie dans le pur style nippon vous servent un thé délicieux. Pour finir la nuit, les casinos de la Nouvelle Arbat appâtent par leur luxe et leur vitrine de nouveaux riches russes, résolument tournés vers le monde et l'avenir, comme Moscou !
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